LaRevue - Arts, cultures et sociétés


LaRevue
n°133-134


Éditorial

« Faire du point identificateur où Je et nom, signifié et signe apparaissent comme liés, où l’un fixe l’autre, faire de ce point un turning point, le mettre en mouvement, le faire disparaître — en faire un vanishing point, dans la fente, dans l’entre-deux. Une issue. Qui ne serait pas une fuite. Juste la résiliation de ce qui semble stable. Le conditionnel d’un chemin, la possibilité d’une liaison : arriver à la langue. MIND THE GAP. »
Barbara Köhler, Le voyage au centre du discours, in Blue Box, traduction Laurent Cassagnau (Éditions L’extrême contemporain)

Un numéro double particulièrement fourni, en cet été 2022, montre comment TK-21 LaRevue s’inscrit de manière durable dans le paysage des revues en ligne.

CINÉMA, ROMAN NOIR ET JAZZ LATINO

Pour ouvrir ce numéro 133-134, TK-21 LaRevue fait une incursion dans le domaine du cinéma.

En effet l’écrivain et réalisateur F.J. Ossang voit ses trois premiers longs métrages restaurés être présentés à partir du 24 août au cinéma le Saint André des Arts. Michèle Collery, autrice d’un ouvrage sur le cinéaste les présente, ici, avec brio et précision.

Nous présentons, en avant première, quelques bonnes pages du prochain opus d’Aldo Caredda, intitulé Série noire pour année blanche. Un livre et son titre original adapté à l’actualité du jour, une empreinte, le tout accompagné, chaque jour, d’un texte de Clarisse Fabre. Le livre sortira à la rentrée.

Rien de mieux que l’été pour se plonger dans l’opus magnum de Pedro Alzuru, philosophe vénézuélien vivant à Paris qui, avec ce sixième volet, poursuit sa brillante présentation de l’histoire du Jazz Latino.

LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE

Anne Alombert et Michal Krzykawski poursuivent la présentation du colloque qu’ils ont organisé autour du livre coordonné par Bernard Stiegler et intitulé BIFURQUER. La séance 5 s’intitule : De l’ « ère post-média » à l’ « ère post-vérité » — et au-delà ? Pour des technologies numériques contributives.

Joël Roussiez est présent avec un inédit particulièrement intense intitulé S’accorder à l’horizon. Ce texte que nous publierons, en quatre livraisons, a été directement « inspiré » par l’écoute attentive de Stimmung de Karlheinz Stockhausen.

Jean-Pierre Faye a publié en 2020, Le corps miroir, (Éditions Nous) qui explore de nouvelles voies relatives aux questions de l’existence et du récit. Jean-Paul Gavard-Perret rend compte de l’ouvrage.

PEINTURE ET DESSIN

Avec Constellations : fragments, Christine Jean nous permet de prendre toute la mesure de la richesse de son œuvre, et de son expérience de la matière – la peinture d’abord, mais aussi la photographie, le cuivre, l’acide, l’encre, le fusain.

Suzanne Anger a visité pour nous la maison musée où ont vécu Anna-Eva Bergman et Hans Hartung, à Antibes. Elle nous fait découvrir l’exposition actuelle des œuvres d’Anna-Eva Bergman.

La galerie Hors-Champs présente, tout l’été, une exposition de dessins intitulée justement « Hors-Champ », mêlant les œuvres d’À deux doigts, Caroline Bouyer, Juliette Choné, Stéphane Dupuis, et Julien Spianti.

Jean-Paul Gavard-Perret, parle de « Gasiorowski, c’est tout », une exposition qui a eu lieu au SHED. Il évoque le terme de mystique de peinture — et non de la peinture — et fait ainsi briller, obscur, de loin, dans son travail de destruction et de création, l’œuvre de Gasiorowski.

LES VIDÉOS

Avec Tout le monde part, Patrick de Keyser nous embarque aux limites du dicible, entre parler et partir. La vidéo est accompagnée d’un court texte de Jean-Louis Poitevin.

Aldo Caredda poursuit ses interventions de déposition d’empreinte dans les musées parisiens. Lost in the supermarket #29 est réalisé à la Fondation Cartier. Jean-Louis Poitevin accompagne cette action d’un bref texte.

Denis Schmite propose une approche de l’invisible, à travers des extraits de « Fragments de Sigrid : Arrachement », un ensemble d’images et une vidéo de Sigrid Daune.

ARLES ETC... UNE SAGA ESTIVALE AVEC IMAGES

Un été sans images n’est pas pensable, surtout à TK-21 LaRevue. Un été sans aller à Arles non plus !

Catherine Cattaruzza dans I am folding the land avec le Centre d’Art Fernand Léger de Port-de-Bouc, nous propose une série de paysages de son pays, le Liban, posé sur une faille sismique ainsi qu’à la croisée des mondes. Ces images sont accompagnées d’un texte de Virginie Rochetti et Martial Verdier.

Vanda Spengler parvient à nous faire entendre les voix de certains de nos fantômes à travers un ensemble d’images autour du masque et de la marionnette. Jean-Louis Poitevin explore les liens entre ce travail et quelques œuvres littéraires ou plastiques.

Valérie Melin présente le livre de Christine Delory-Momberger intitulé en s’enfonçant dans la forêt, paru chez Arnaud Bizallon Éditeur.

Dominique Moulon s’est donc rendu en pèlerinage à la Mecque de la photographie. Il en rapporte des notes sur des œuvres et des expositions qui agissent et pensent le paysage.

Gaëtan Viaris de Lesegno réalise, en écho au regard cinématographique de Luis Buñuel, une création photographique noir et blanc, saisie numérique, extraite de L’âge d’or, film de 1929.

Leiris Javault présente, dans sa galerie de Ménilmontant, l’exposition Météores de Laure Tiberghien, une jeune photographe plasticienne française qui travaille avec l’essence même du procédé photographique, la chimie et la lumière.

Maxime Crozet a voyagé des berges du Tigre et de l’Euphrate, jusqu’aux montagnes du Kurdistan et de l’Irak. Il nous donne à voir l’Irak d’aujourd’hui confronté à de nombreux enjeux sociaux, économiques et politiques.

Entre la mer Méditerranée et les Alpilles, entre marais et plaine alluviale de cailloux, nous présentons le projet de recherche artistique, intitulé La Crau, sur un paysage paradoxal de steppe unique en Europe que veulent réaliser, Christophe Galatry, Sabine Massenet, Virginie Rochetti et Martial Verdier.

 

Photo de couverture : Maxime Crozet

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