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L’esprit de la Peinture !
Peindre avec le cinéma
Bernard Gast
, et
Au milieu des années 90 naît la Peinture avec le Cinéma. Ce tournant artistique se produit avec la rencontre d’un collectionneur d’art & galeriste qui met un atelier à ma disposition sur Paris, d’une amie qui m’offre une bobine de film avec laquelle je crée ma première "Matrice" transparente et réalise la première Peinture... avec le Cinéma...
Si ces œuvres évoquent parfois, la Photographie, je choisis de m’en émanciper en inventant le concept esthétique de Peindre-avec-le-Cinéma.
Je continue à créer avec la pellicule en réfléchissant à la question esthétique qui préoccupe beaucoup d’artistes : que créer encore en Peinture alors que tout a été déjà peint ?
Le peintre Nabi et théoricien Maurice Denis rappelle que "la Peinture est surtout une surface plane recouverte de couleurs et de formes en un certain ordre assemblées". On a fini par dire que la toile, les pinceaux,... Bref, que toute la matière qui sert à peindre est de la Peinture. Mais la Peinture, c’est bien plus que sa matière !
C’est cela qui fait dire à Olivier Michelon que mon « œuvre est bien plus picturale qu’une Peinture »
A partir de ce jour, j’approfondis cette idée qu’avec le Cinéma, je peins l’esprit de la Peinture !
Filiation (peinture-photo-cinema)
J’étudie la filiation existant entre Peinture,Photo et Cinéma. Comment les Peintures avec le Cinéma mettent-elles en évidence l’esprit de la Peinture ?
La filiation se joue entre la Mère-Peinture et ses Enfants. La Peinture est la mère, car elle est première historiquement. Ses enfants sont la Photographie qui constitue l’aînée, tandis que le Cinéma figure le fils cadet.
En créant ainsi avec son fils-Cinéma, je donne — je (re)donne — naissance à la mère-Peinture à partir de l’un de ses propres enfants. La famille Renoir représente ma métaphore familiale : le père Pierre-Auguste peint alors que son fils Jean filme et devient cinéaste.
Ma démarche artistique est à l’inverse, car je prends le fils-Cinéma pour revenir à la mère-Peinture. Avec ces films déroulés dans l’atelier, je réalise un jour, que je réponds à la question : que faire encore en Peinture aujourd’hui ?
References aux questions d’art contemporain et... autres
La "Peinture-avec-le-Cinéma" comprend plusieurs approches : l’une formelle (avec des références à l’histoire de l’art) ; une autre thématique ou les deux à la fois.
Je revisite et m’affranchis des courants et différentes périodes de l’Art avec la possibilité de les représenter tous (abstrait, figuratif, etc.)...
J’aborde aussi des thèmes : le temps ("Chronéros") ; les migrations ("I’m a gipsy" ; "Des départs froids comme la lune") ; le racisme et l’intégrisme ("Au pas, comme un cheval docile et discret") ; la violence sexuelle ("Les insoumies", "La lune outragée") ; la violence sociale et politique ("Lâcher tout" ; "Dos l’art" ; "Le sang des autres") ; la guerre ("Le coeur d’Ali" ; "Tout l’hiver entre en lui") ; l’amour, la fraternité, l’universel ("Toute la terre et tous les hommes")...
L’intime et l’universel
Comment dire et peindre ce film intérieur bien sûr, mais également, le film du monde avec ce support de l’imaginaire social ? Travailler avec le Cinéma est loin d’être innocent... Il s’agit d’aller jusqu’à la dimension universelle du Cinéma...
La matière du cinema : "pellicule-peau du cinema du monde"
Le Cinéma représente la "Peau-collective" de notre société mondialisée. J’appelle sa pellicule : la "Pellicule-peau du Cinéma du Monde". Pellicule que je travaille, découpe, gratte, griffe, colle, que j’assemble, construis, que je compose... Pour réaliser une "Matrice" transparente qui devient une image de grand format.
Les "insus" : concentrer l’attention sur l’inapercu
Avec ces "Pellicules-peaux", je révèle autre chose que l’évidence pour découvrir une nouvelle pertinence de l’image. Dans le Cinéma, je trouve ce qui échappe ; c’est- à-dire des "insus", comme des images subliminales : une façon de concentrer l’attention sur l’inaperçu !
Titres et poèmes : jeu des paradoxes
Le titre et le poème associés à chaque image la prolongent. La Peinture avec le Cinéma est vraiment complète avec sa "Matrice", le titre, l’image et le poème. Mais ces mots sont parfois volontairement en opposition ou en distance avec l’image.
- L’absence, 2008
- 122 x 150 cm
L’absence (2008)Dieu tranquille, comment pourrions-nous t’entendre ? N’y a-t-il rien de vrai dans la forêt du monde ? Nous rêvons tous à des gens de pierre tendre Courant vers le soleil qui rythme les secondesAbsence (2008)How could we hear you, quiet Lord ? Nothing true in the forest of the world ? We all dream of folks of tender stone Running towards the sun beating seconds
- La ville a des nuages de nécessités, 2018
- 130 x 135 cm
The city holds clouds of necessities (2018)Closed streets, white from torments and fear Where caged faces set trapsFor their neighbour who condemns privileges In a mess with eyes misplaced by furyLa ville a des nuages de nécessités (2018)Des rues fermées, blanches de tourments et de peur Où des visages en cages tendent des piègesA leur prochain qui condamne les privilègesDans un désordre aux yeux égarés de fureur
- L’Homme Silencieux, 2020, à Pierre Soulages
- 130 x 179 cm
L’Homme-Silencieux (2020) à Pierre SoulagesDe beaux horizons rafraîchissent mon désir Et ce qui reste de sagesse à la blessureJe veux être le fleuve et le nuage à rire, Une rue de film où se lisent les fissuresThe silent man (2020) to Pierre SoulagesBeautiful horizons freshen up my desireAnd whatever wisdom is left... To injuryI want to be the river and the laughing cloud, A movie street where clefts are read
- A l’abri de mon nom, 2017, à Rembrandt
- 130 x 194 cm
A l’abri de mon nom (2017) à RembrandtSur mon visage où la vie dépose... Soixante ans L’ombre du soir s’agrandit en furtifs remous Tout à coup j’aperçois le crépuscule moins flou De ma voix d’artiste à créer... Le coeur béantIn the shelter of my name (2017) to RembrandtOn my face where life unloads... sixty yearsThe eve’s shadow grows up in sneaky backwash Suddenly I notice the less blurry twilightof my artist’s voice to create... The gaping heart
- You re afraid, 2008
- 1,30 x 1,30 m
You’re afraid (2008)Paralysé d’horreur sous l’étreinte violenteLa Parole embrume l’œil brigand des amants Le regard en désordre pense bruyamment La peur nocturne est une défaite indolenteYou’re afraid (2008)Frozen with horror under the fierce embrace The Word is clouding the lovers’ rakish eye The messed up gaze thinks raucouslyThe night fear is a languid defeat
- Le baiser, 2004
- 1,6 x 1,3 m
The kiss (2004) to Gustave KlimtIn her so preciously promising arms I do forget Where the sun is raising its beaming light fromLe baiser (2004) Hommage à Gustave KlimtDans ses bras si précieux de promesses j’oublie D’où le soleil lève sa radiante lumière
- Sous tes yeux, 2004
- 130 x 200 cm
Sous tes yeux (2004)Levez la main vers le Ciel qui dévisse le JourLa noirceur contemporaine n’est qu’une ombre On ne m’interdira pas l’ineffable joieJe m’assieds... Je me tais... J’apaise mes décombres... Jusqu’à la Vie généreuse qui partage ma voixUnder your eyes (2004)Raise the hand towards the Sky that unscrews the DayToday’s darkness is but a shadowIneffable joice won’t be banned to meI sit down... I stay silent... I soothe my ruins... Until the lavish Life that shares my voice
- Nu d’aurochs, 1999
- 0,6 x 1,2 m
Nu d’aurochs (1999)C’est peint avec plaisir... Etendu... Décoiffé Traité du sublime sous une foule de passionsNude aurochs (1999)It is painted with pleasure... Extended... Tousled A treaty of sublime under a mob of lust
En tête :
- Que vous dire encore, 2019
- 130 x 174 cm
Que vous dire encore ? (2019)Une oeuvre sur la fausse information, la désinformation et... La parole vide se craquelleIl nous regarde les mains nouées par le naufrage Pour vendre l’information commune à la terre Entends frapper son infox pour le suffrageSa chanson populaire sur la crise monétaireWhat else to tell you ? (2019)A « Painting with Cinema » about fake news, misinformation and... The vacant speech is cracking.He’s watching us with his hands tied by the wreck To sell the information common to the planet Hear his fake news beating for the voteHis popular song on the currency crisis