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Aldo Caredda #23
Lost in the supermarket #23
, et
Aldo au musée d’art moderne 2
Ainsi va la lumière qui joue avec les reflets, ainsi vont les reflets qui transportent l’image au fond d’elle-même et ainsi va l’image qui se dissipe et se reconstitue au-delà des reflets comme ce qui, de l’insaisissable même, en confirme à la fois l’existence et la vénalité.
Dehors semble-il. Dedans Semble-t-il. Le monument est là, musée par mi les musée, avec ses colonnes massives transformant l’espace en une cheminée pour géants. L’œuvre est là, invisible mais signalée par les bords du présentoir. L’acteur impénitent est là actionnant ses gestes avec la discrétion d’un contrebandier.
C’est alors que se joue ce qui toujours se joue dans le jeu de la déposition de l’empreinte qui oscille inévitablement entre vénération et adoration : l’impossibilité de trancher. Car en effet, cette impossibilité est le cœur même de l’action magnifiée par les reflets. Il y a bien action, il y a bien acte, il y a bien acteur, mais nul ne peut dire finalement s’il est dehors ou dedans.
Dehors ou dedans quoi ? Le lieu ? Le musée ? L’œuvre ? L’art ? La pensée ?
C’est pourquoi on doit se résoudre, d’un sourire, à accepter, étant entendu que l’indécidable reste indécidable, que ce qui se produit ici est de l’ordre d’une révélation. De faible intensité peut-être, mais une révélation quand même.
Mais de quoi, bon dieu, de quoi ?
Ah ce silence qui perle quand l’interstice se donne pour être ce qui de tout lieu fonde l’existence et détermine la loi. Et alors, regarder l’interstice en écoutant ce silence.