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Peindre la ville en 3D
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Aurélie Dekeyser conjugue le sable et le bitume en couleurs et en 3D. L’artiste peintre parisienne originaire des Flandres interprète des paysages ou des scènes urbaines en usant de couleurs saturées et de formes structurées par aplats.
« Je peins à l’huile ou à l’acrylique sur toile en m’inspirant de photographies comme celles de Philippe Barnoud. [1] », explique Aurélie Dekeyser,
« J’ai conçu cette série en simplifiant les formes tout en gardant un lien à la figuration. Je compose l’harmonie en colorant progressivement, et je pousse les contrastes en cherchant des mélanges colorés lumineux et rares. »
Aurélie Dekeyser est fascinée par les couleurs d’Henri Matisse et de David Hockney, le synthétisme de l’ École de Pont-Aven, les contrastes d’Edward Hopper et les volumes abstraits de Nicolas de Staël.
Des toits de Paris aux plages de Knokke-Le-Zoute, l’artiste originaire des Flandres favorise tout d’abord la structure : sa méthode consiste à retravailler ses photos grâce au logiciel Procreate, pour sortir progressivement de la réalité et garder uniquement les éléments et les formes qui l’intéressent. Elle teste ensuite des couleurs variées jusqu’à trouver une gamme aux forts contrastes colorés. C’est cette gamme qui lui sert ensuite d’inspiration pour sa peinture finale.
L’artiste n’hésite pas à intégrer des personnages dans ce décor urbain, afin de définir plus clairement les échelles qui composent son dessin.
Ici, de simples passants qui longent une avenue et se reflètent parfois dans d’immenses galeries. Là, une femme allongée dans une chaise longue au premier plan d’un paysage d’une île grecque. Parfois au contraire, elle vide la rue, pour mettre en valeur une immense femme allongée, dans une publicité s’étalant le long d’un bâtiment. L’échelle choisie pour les constructions voisines les rend proportionnellement minuscules.
Ses sérigraphies utilisent des couleurs plus nuancées dans des palettes de gris à peine colorées. Dans leur grande sobriété, elles mettent les perspectives en valeur.
De l’ensemble des photos choisies se dégage une constante, une même fascination pour les angles et les obliques qui se détachent de la structure.
Aurélie Dekeyser privilégie les points de fuite, les plongées et les contre-plongées qui forcent l’œil à rechercher ce fameux point de fuite. Les escaliers nous entraînent dans une descente vertigineuse.
Cependant, dès que l’artiste s’empare de sa palette, les couleurs explosent et se heurtent parfois pour se jouer des contrastes ombres et lumières. Là où Hopper soignait ses dégradés de lumières, Aurélie Dekeyser assume ses choix de grands aplats colorés, sans économiser la matière. Les couleurs réelles deviennent alors purement anecdotiques, tant elles sont délaissées au profit d’autres couleurs plus vives, issues de l’imaginaire ensoleillé de l’artiste.
- sérigraphie Aurélie Dekeyser
Notes
[1] www.philippebarnoudphotographe
Voir en ligne : Site d’Aurélie Dekeyser.
Prochaines expositions :
— En juillet 2023 au Génie de la Bastille. Paris 75012
— En octobre 2023 au 59 rue de Rivoli. Paris 75001
https://aureliedekeyser.wixsite.com/monsite