Paygraphie

Alban Gervais

Alban Gervais s’interroge, depuis ses années d’études à la HEAR (Strasbourg), sur la notion de paysage et d’imprimés.


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Lors de ses résidences artistiques initiées en 2014, son travail s’est exposé dans différents centres d’art contemporain (Rouen, Villiers-sur-Marne, Yvetot et Paris) mais également dans les rues de Grand-Quevilly et Terres-de-Caux en Seine-Maritime ou à Mesnils-sur-Iton dans l’Eure.


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Sa production paygraphique est visible auprès d’institutions remarquables telles que le Centre Pompidou, la Bibliothèque Kandinsky, la BNF et le Musée des arts décoratifs de Paris. Son travail qui dépasse les limites de la page pour s’afficher en grand est montré lors d’expositions collectives où se mêlent arts et édition à Rennes, Paris et Nancy. En 2018, à l’occasion d’un salon dédié à la création éditoriale contemporaine au FRAC PACA à Marseille, il lance les éditions Paygraphie pour diffuser avec davantage de proximité auprès de futures collectionneureuses ses paysages imprimés et plus récemment au Mans (2019), à Rouen (2020) et à Paris, notamment au MAD depuis 2019.


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“Toute la vie est dans le feu de l’œil.”
Jean Giono, Regain


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“Avec Pompidou et l’américanisation de la France, c’est une nouvelle urbanisation qui entre en scène : « les modes de faire architecturaux sont bouleversés. Les règles d’alignement, de perspective, de hiérarchisation, de composition avec le paysage sont rangés au musée des antiquités. De nouveaux matériaux s’imposent : la France est le seul pays à généraliser des poteaux télégraphiques en béton, des poteaux indicateurs en béton, des rambardes en béton. Pour une partie de la population, les mots les plus banals changent de sens. Les logements, les rues, les quartiers, les villes, les voisins – toute l’urbanisation des années trente – s’effacent soudainement. La novlangue zupienne ou zaquienne démode et efface certains mots comme pont, champs, ruisseau, mare, tout comme square, jardin, passage, impasse ou boulevard. D’autres les remplace : dalle, coursive, espace vert, voie principale, voie de desserte, croisement, échangeur, parking… Dans la bouche de ses résidents, les HLM changent aussi le sexe. Une HLM est une noble réalité administrative ; un hachélème est un objet suspect où l’on vous a rangé faute de mieux. Ce langage réinvente un monde. De nouveaux besoins surgissent, de nouvelles angoisses, de nouvelles satisfactions, de nouvelles frustrations. La vie quotidienne des villes est transformée à jamais.”
Thierry Paquot, Désastres urbains — p. 134 (extrait de Violences urbaines. Ascension et chute des classes moyenne à travers cinquante ans de politique de la ville de Christian Bachmann et Nicole Le Guennec, 1996)