Paroles en couleur

Au départ « la brique » est cette base de construction utilisée dans le bâtiment. C’est pour cela que Johannes Pfeiffer se confronte à des monuments, des églises, des anciennes usines etc.

Son élément de prédilection c’est quand il peut créer un dialogue artistique entre le lieu et lui-même, autrement dit entre une architecture, un espace et sa propre expression artistique. Tout se passe de manière intuitive, sans réelle compréhension du pourquoi du choix du lieu ni des matériaux choisis.
On s’aperçoit à chaque fois une problématique d’équilibre précaire. Nous pouvons dire que cela ne tient qu’à des fils que Johannes Pfeiffer tend à chaque fois avec une infinie précision jusqu’au dernier jour de présentation. Ensuite Johannes Pfeiffer coupe les fils pour que tout le travail lentement confectionné et élaboré s’effondre en un instant. Tel est la notion de la vie que Johannes Pfeiffer veut honorer dans ce qui il y a de fragile et précaire de notre existence d’être.

Dans ‘La soluzione lirica’, 1991, il s’amuse avec la fameuse tour penchée de Pise en créant ainsi un « penchant » tout droit en verticalité soutenue par des milliers de fils comme pour jouer de la stabilité penchée de la Tour.
Dans son dernier travail présenté à la Galerie La Ville A des Arts du 23 octobre au 5 novembre 2017, Johannes met en avant le livre comme une sculpture. Le livre est à la fois ouvert, digne, respectueux et pourtant chacun des ces livres montrés et présentés sous plexiglas baignent dans un amas de pigment, comme une brique le ferait dans le sable ou le ciment.
C’est ici toute la finesse de Johannes Pfeiffer qui à travers la culture et l’art confronte la matière d’un simple ouvrier à la simplicité du geste de voir autrement la chose.