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CHAOS
Françoise Lerusse
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Une plongée au cœur de Bangkok où tous les éléments qui constituent une ville sont empilés sur plusieurs hauteurs à travers des images qui disent la verticalité, l’accumulation, la confusion, l’énergie, la surabondance de tout, la ville, vivante et belle.
Un horizon bouché. Un béton omniprésent. Un ciel, gris de pollution. Des immeubles, des chantiers, des échoppes en tous sens. Des bus, des voitures, des scooters, encore des bus, des voitures, des scooters. Sans oublier l’omniprésence du métro aérien et de ses viaducs. Et puis les gens. Beaucoup de gens : à la queu-leu-leu sur les innombrables passerelles piétonnes surplombant la rue, à quatre sur les motos, bloqués jour et nuit dans les embouteillages. A Bangkok, tous les éléments qui constituent une ville sont empilés sur plusieurs hauteurs. La première impression est celle d’étouffement, d’écrasement.
Je suis allée à Bangkok pour la première fois en 2017. Photographe urbaine je m’étais donné un défi : photographier une mégapole d’Asie à la densité et au rythme effréné, l’une de ces hypervilles dépassée par une démographie exponentielle, un développement hors de contrôle, un désastre environnemental. Le monde urbain du futur ? ou de la rupture ? La capitale thaïlandaise m’a rappelé cette phrase du Corbusier à propos de New York : un cataclysme au ralenti.
Le défi photographique à Bangkok c’est l’espace. Où que l’on se tourne, celui-ci est obstrué, fragmenté par les enseignes, les climatiseurs, les barrières, les poteaux, les câbles électriques. Il est difficilement lisible de prime abord.
Je me suis laissée guider par mes émotions. J’ai photographié les entrelacs graphiques des voies de pénétration qui se croisaient au-dessus des têtes et les taches colorées des voitures sur l’asphalte. J’ai photographié le Sky train, boa brutaliste qui surgit au détour des rues avec ses élancées de béton. J’ai trouvé poétiques les innombrables fils électriques qui tendaient leurs traits comme autant de toiles d’araignées semblant piéger la ville. J’ai photographié la verticalité, l’accumulation, la confusion, l’énergie, la surabondance de tout.
Et puis surtout, j’ai photographié quelques-uns de ces millions d’êtres humains qui créent ce bouillonnement que l’on appelle la vie et qui donnent du sens au chaos.
(Ou : A sa façon, ce livre est aussi un hommage à ces millions d’êtres humains qui créent ce bouillonnement de la vie et donnent du sens au chaos)
Voir en ligne : www.francoiselerusse.com
Ce livre de 68 pages reprend 28 photos couleurs réalisées à Bangkok entre 2017 et 2020. Il est imprimé par Yenooa, sur un papier Munken Polar semi-mat 150 g, dans un format de 150 x 200 mm. Mis en page par Raphaël Levi il comprend une postface de Mélanie Huchet, journaliste, auteur et historienne de l’art en Belgique.
La sortie est prévue en avril 2021.
"CHAOS" est dès maintenant disponible sur commande ici :
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