Alors que certains esprits « éclairés » travaillent à rendre illégal l’usage de certains mots, ils montrent plutôt ainsi qu’ils entendent permettre à l’État de s’approprier seul l’usage des choses que ces mots désignent en rendant impossible le fait de les nommer.
« Cependant on ne renonça pas au double projet de rallier les patriotes et de renverser la tyrannie : c’étaient là des besoins impérieux pour tout véritable républicain. On s’assembla donc peu de temps après dans le dessein d’établir une nouvelle société populaire. » (Philippe Buonarroti, Conspiration pour l’égalité dite de Babeuf).
Pour son Numéro 44, TK-21 LaRevue poursuit son décryptage des pratiques liées aux images tant en Corée qu’en France et aux USA et ouvre aussi une fenêtre sur des œuvres de photographes travaillant entre l’est de l’Europe et l’Iran.
Nous ouvrons ce Numéro 44 avec un long entretien vidéo que nous a accordé le photographe Joel-Peter Witkin, il y a quelques semaines lors de son exposition à la galerie Baudouin Lebon.
Résultat d’un travail complexe mêlant l’image photographique à un travail sonore dans un livre au format inédit, l’œuvre de Pierre Redon, Lichen, est présentée à travers un choix d’images et de sons permettant d’entrer dans cet univers « transgenre » dans tous les sens du terme.
Nous terminons la présentation des diverses facettes de l’œuvre du photographe coréen Beomsik Won en publiant quelques-unes des images de sa dernière série intitulée Antigravity qui met en scène par un savant travail de montage des fantasmes architecturaux aux limites du pensable.
Gregory Bae est un jeune artiste américano-coréen qui, au terme d’une résidence d’un an au Cheongju Art Center, a proposé une exposition singulière mêlant questions existentielles et situation cosmique dont nous présentons ici les œuvres.
Plus proche de l’actualité, ce numéro 44 présente des œuvres d’artistes exposant actuellement dans quelques galeries parisiennes.
Adoka Niitsu est une artiste japonaise vivant en France depuis de nombreuses années. Sa double exposition à la galerie Hors-Champs interroge avec efficacité, à partir d’une pratique intense de la peinture et du dessin et à travers une installation complexe, la question de l’empreinte entre les fossiles de Solnhofen et les puces électroniques.
Arnaud Vasseux qui expose à la galerie White Project nous livre ses notes de travail. L’enjeu est un questionnement d’une rare pertinence plastique et visuelle sur la notion d’empreinte également, mais appréhendée cette fois du point de vue de la fabrique de l’image. À ceci près que d’images il n’y en a pas ou si peu, mais des objets livrant des trames inattendues d’impressions paradoxales.
Hannibal Volkoff présente « Un Homme » Chapitre III, exposition qui se tiendra à la galerie Hors-Champs à partir du 7 avril. Sous titrée « Images du corps masculin dans la photographie contemporaine de la Russie à l’Iran », elle a été conçue par le commissaire Camilo Racana.
Martine Catois a choisi de présenter le travail de la photographe italienne Camilla Pongiglione qui expose actuellement à la galerie Sit Down en compagnie d’Øyvind Hjelmen, de Ilaria Crosta et Niccolà Hébel.
Chong Jae-Kyoo poursuit son approche de la photographie plasticienne qui devient ici physique et nous livre un texte programmatique dans lequel sont présentées ses dernières œuvres ainsi que celles d’Olivier Perrot qu’ils ont exposées à la Villa des Arts récemment.
Lætitia Bischoff présente l’invention singulière des peaux photographiques de Valérie Legembre, une approche particulièrement sensible et surprenante de l’image.
Jean-Jacques Moscovitz, Rêver de réparer l’histoire… , Jean-Louis Poitevin présente le livre du psychanalyste récemment paru aux Éditions érès. À travers une analyse serrée des nombreux films qu’il a vus ces dernières années, l’auteur met en perspective la crise psychique dans laquelle nous tentons d’exister.
Joël Roussiez nous livre quatre histoires courtes, autant de bijoux textuels dont la ciselure stylistique est à même de nous emporter.
Chang Kai Yuen nous fait rire aux éclats avec une de ces vidéos dont il a le secret. Un seau, une souris et une musique que l’on vous laisse le soin de découvrir nous font revivre en trois minutes près d’un siècle d’histoire, la nôtre. Au point que nous ne savons plus qui est pris au piège de la souris et de nous.
Pour clore ce numéro 44, Jean-Louis Poitevin qui approche de la fin de la publication des séminaires qu’il a tenus entre 2005 et 2012, présente le livre de Rem Koolhaas, Junkspace. Au-delà de l’analyse de cette œuvre majeure, c’est la relation entre images et ville qui est interrogée. Ceci permet de mettre en perspective les formes possibles de notre devenir et de dessiner un peu les contours de cet avenir qui nous angoisse tant.