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Nicolas Schöffer, portrait d’une œuvre — I/II
Une révolution révélée
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Avec la grande exposition qui vient d’ouvrir au LAM de Villeneuve d’Ascq, l’œuvre magistrale poétique et puissante de Nicolas Schöffer se retrouve plongée dans un monde qu’il avait largement anticipé, analysé, projeté, rêvé et à sa manière, lui, directement « vécu ». À cette occasion Eleonore de Lavandeyra Schoffer nous a accordé un long entretien dont nous publions la première partie.
Entretien entre Eléonore de Lavandera Schöffer et Jean-Louis Poitevin autour de l'œuvre de Nicolas Schöffer from BERNARD Hervé (rvb) on Vimeo.
Cette exposition retrace son parcours. Artiste pluridisciplinaire et novateur, il nous est aujourd’hui permis de le découvrir à travers la diversité de ses œuvres, peintures, dessins, sculptures, objets, photographies, films... Son immense culture scientifique et technologique fait que son œuvre est littéralement « chez elle » dans la part la plus avancée de la création contemporaine. C’est dire donc combien cette exposition rétrospective est une événement.
TK-21 LaRevue a eu la chance immense de pouvoir s’entretenir avec Eleonore de Lavandeyra Schoffer, sa femme qui a été depuis sa disparition en 1992, son extraordinaire et infatigable ambassadrice.
Sa verve et la précision de ses présentations de ses analyses et de sa compréhension de l’ensemble de l’œuvre de l’artiste font de cet entretien un moment unique. En évoquant la personne et le parcours de l’homme de son départ de Hongrie à ses débuts à Paris, elle donne vie à un homme que peu connaissent et que l’on peut imaginer ici, dans l’intimité de l’atelier, et découvrir pour ce qu’il était vraiment, à la fois un penseur et un poète, un inventeur et un visionnaire, un homme et un artiste.
- Eléonore de Lavendeyra Schöffer
Nous pourrons ainsi au cours de cet entretien comprendre mieux combien l’œuvre de Nicolas Schöffer s’inscrit pleinement dans son époque, celle des Trente Glorieuses, celles qui ont été portée par la foi dans un avenir meilleur dont le fer de lance aurait été constitué par les inventions scientifiques et techniques.
Nous comprendrons aussi qu’artiste pluridisciplinaire, il était et reste un personnalité rare et un modèle qui, suite à l’oubli dans lequel il a été cantonné longtemps, n’aura guère eu de disciples. Pourtant il multiplie les projets exploratoires, les collaborations expérimentales. Il est, bien avant que le mot envahisse les discours de l’art et sur l’art, un acteur de cette transversalité qui fait tant rêver et qui est si difficile à pratiquer. Architectes, musiciens, chorégraphes, scientifiques, industriels, il a su trouver des alliés partout parce que dès la fin des années 40, il s’appuie dans son travail sur les recherches les plus innovantes comme la cybernétique.
Intarissable sur la différence entre art cinétique et art cybernétique, Eleonore de Lavandeyra Schoffer nous permet de ne pas tomber dans l’ornière d’une assimilation erronée et elle nous permet ainsi, en aiguisant notre esprit, de faire à notre tour ce retour vers un futur qui, s’il a déjà commencé, est encore loin d’avoir réalisé tout ce que Nicolas Schöffer avait, lui vu, pensé, rêvé et en partie déjà réalisé.
Du 23/02/18 Au 20/05/18
Nicolas Schöffer. Rétroprospective
LaM, 1 allée du Musée
59650 Villeneuve d’Ascq
France
Tél. informations : +33 (0)3 20 19 68 68
Fax : +33 (0)3 20 19 68 99
info@musee-lam.fr
Cette exposition consacrée à l’œuvre de Nicolas Schöffer, artiste français d’origine hongroise (1912-1992), prend le parti de la « prospective » plutôt que « rétrospective » tant la démarche visionnaire de l’artiste est emblématique d’un état d’esprit tourné vers une recherche permanente, en phase – et même, si possible, en avance – avec la culture scientifique et l’environnement technologique de son temps.
Développée selon neuf chapitres, cette exposition exceptionnelle s’attachera plus particulièrement la dimension visionnaire de Nicolas Schöffer à partir d’une sélection de sculptures, de peintures, de dessins et de documents emblématiques de son œuvre, dont des inédits provenant directement de l’atelier et du fonds d’archives de l’artiste. Ses projets les plus exploratoires et ses collaborations expérimentales transdisciplinaires avec les architectes, les musiciens, les chorégraphes, les scientifiques ou les industriels de son temps seront complétés par des documents d’époque – films, photographies, magazines, publicités – réinscrivant chacun d’entre eux dans son contexte de création, de diffusion et de réception.
Commissariat : Arnauld Pierre, commissaire invité, professeur en histoire de l’art à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Commissariat-général : Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM