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Fascination Street et Underground
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« Rien n’était trop insignifiant pour échapper à mon attention. Si j’allais me promener - et je cherchais constamment des excuses pour me promener, pour explorer, comme je disais - c’était avec le propos délibéré de me transformer en un œil énorme. »
(Henry Miller, Plexus, 1952)
Au XIXe siècle, poète de cette modernité urbaine qui devait jouer un rôle majeur dans l’histoire de cette photographie - qu’il a, on le sait, tant dénigré -, Baudelaire évoque « l’immense jouissance [...] d’élire domicile dans le nombre » (Mon cœur mis à nu) et propose d’entrer "dans la foule comme dans un immense réservoir d’électricité (Le Peintre de la vie moderne).
Le titre de la série « Fascination Street » est emprunté à une chanson de The Cure, mon groupe de cold-wave favori. Pour rappeler que ma culture visuelle a parfois plus été influencée par la musique que j’écoute depuis l’adolescence que par l’histoire de la photographie...
C’est en fredonnant cette chanson dans ma tête ou en l’écoutant avec mes écouteurs que j’ai commencé à photographier à Paris les passants en 2000. Cette année-là, en plein début de millénaire, on m’a offert un Lomo LC-A que j’ai commencé à utiliser avec un appétit insatiable de faire des images. Le boîtier, de petite taille, est particulièrement discret. Dans les séries « Fascination Street » et « Underground », la photo est souvent prise sans viser. Le cadre est donc parfois de guingois. Fluidité des corps des passants, aux mouvements précipités. Chaque ville a son style, sa vitesse propre, plutôt lente à Bruxelles, frénétique à Paris...
Je poursuis désormais ce travail au smartphone et une petite application « vignette ».